Jack in the Box

Histoire

Oyé Oyé Messieurs Dames ! N’ayez pas peur avancez ! Je sus sûr que vous mourrez d’envie d’entendre une histoire palpitante, pleine de magie et d’amour ! Je me nomme Jack. Je suis le Jack in the Box, ou le Diable en Boite, celui de l'histoire du Soldat de Plomb. Mais cette histoire est faussée. Jamais mon point de vu n'est énoncé dans ce conte et croyez-moi, tout est bien différent.

Je suis né dans une famille de gitans. Des artistes de rue. J’étais souvent avec une amie. Très sympa au premier abord, j’ai appris à m’en méfier, mais nous y reviendrons. On a beaucoup voyagé avec la famille. Hamelin, Carabas… Et notre périple nous a finalement menés sur la route de Brème. On arrivait dans un village à mi-chemin, bientôt arrivé à notre prochaine destination. Nous sommes artiste. Musicien, jongleurs, danseurs, mais également un peu magiciens. De la magie qui nous permet de vivre. Subtilisation et entourloupes en font partie.

Suite à ce succès, nous somme parti en tournée, agrandissant parfois nos rangs. Et puis on est monté sur les terres d'Oz. Et là je l’ai vu, dans la foule parmi les gardes. Un homme à l’air charmant et fort, avec un costume de garde. Il était séduisant, il avait tout pour plaire, en tous cas à moi il m'a plu. Mais c’est là que je vais revenir sur le fait de se méfier de ses amis. La Ballerine, ou mon amie, avait eu un coup de cœur pour lui. Je ne devrais pas la blâmer, il m'est arrivé la même chose, mais me suis senti trahis. Je voulais les séparer, il revenait tous les soirs, la regardait trop, faisait semblant de vouloir s'intéresser à moi, sans doute pour calmer ma jalousie. C’était douloureux. Dans la soirée, je l’ai revu, le jeune soldat de plomb, mais je voulais qu'il parte, parce que c'était trop dur de la voir, trop du d'espérer, trop dur de craindre qu'il ne finisse avec elle. Je ne voulais plus le voir...

Le soldat est finalement parti, il a été appelé en missions extérieure. J'étais inquiet, mais soulagé. Je ne le reverrais jamais, jamais de nouvelles, je ne saurais s'il survivrait. Mais la ballerine était là à me parler de lui, moi qui essayait de l'oublier, ne voyant même pas que j'en souffrais, pensant seulement que j'étais jaloux et qu'elle ne m'appartenait pas. Comme si je l'aimais elle. Ils ne comprenaient pas. Nous avons continué notre tournée et je savais que cette fois, jamais je n'aurais l'occasion de le revoir. Mais ce qui devait arriver arriva. Le soldat revint de sa mission. Il avait retrouvé la trace de notre troupe, il nous avait retrouvés. Il l'avait retrouvée elle. Et moi j'étais fou. En tous cas c'est ce que je pensais.

Un soir, il vint me voir alors que j'étais seul, avec un verre, tentant d'oublier. Je ne peux m'empêcher de lui lancer des piques et un regard sombre. Je le déteste autant que je l'aime. J'essaye de le haïr, mais je n'y arrive pas. L'alcool, pour une fois, me rend un peu acerbe et sec, presque colérique, mais je n'ai même pas le temps de le devenir. Après quelques mots échangés et des sentiments lancés à la mer, alors que je pensais qu'il allait me fuir et me haïr, mais il n'en fit rien. Je sentis subitement un contact sur mes lèvres. Il venait d'y connecter les siennes, en un "Je t'aime" passionné, les mots en moins. J'ai cru mourir. Je ne savais plus où j'en étais, mais depuis ce jour, il ne m'a plus quitté. Nous nous sommes même mariés, au plus grand damne de la Ballerine.

Ce n'est que plus tard, quand le mystérieux auteur à fait son apparition que tout à basculé. Tout allait bien, même si tout le monde était prudent. C'est lors d'une représentation que le cauchemar a réellement commencé. Il y a eu un incident, les flammes ont commencées à m'encercler et je voyais mon homme au loin venir vers moi, affrontant le feu pour me secourir et le trou noir. Je me suis réveillé quelques instants plus tard, le Soldat avec la Ballerine dans les bras. Et moi, pauvre de moi... Un oublié. Effacé. Ils étaient ensemble, tous les deux, ils avaient l'air heureux. Et plus personne ne me voyait ou se souvenait de moi. J'avais beau hurler, crier son nom, lui dire combien je l’aimais, il n'y avait plus que du vide. Comme si je n'avais jamais été là. C'est là que mon cœur s'est brisé.

J'ai appris plus tard que des étrangers d'un autre monde avait été envoyé ici. Eux pouvaient me voir et il suffirait qu'ils réinscrivent mon nom dans le livre pour que je récupère ma vie. Mais non. Personne. Je ne suis qu'un pauvre diable en boite, et pour eux, cela signifie que je suis le méchant de l'histoire, et que personne ne peut me pleurer, que si je revenais je ne ferais que tout gâcher, que de briser l'amour parfait encore un soldat et plomb et une ballerine de papier. Mais c'est bien mon époux qui est dans ses bras, c'est l'homme que j'aime et qui m'a aimé. Et j'ai l'impression que je suis aujourd'hui condamner à les regarder, à voir leur amour raisonner, le bonheur de deux cœurs battant à l'unisson. C'était le mien auparavant. Aujourd'hui, le mien ne semble même plus battre, il ne fait que saigner.